Pratiques plastiques contemporaines et contre-cultures

Programme « Pratiques plastiques contemporaines et contre cultures »  2021-2025

Responsable : Valérie Arrault

Depuis 2014, le champ de recherches du programme Pratiques plastiques contemporaines et contre culture, circonscrit aux foisonnantes pratiques plastiques contemporaines, a mis en évidence tout un pan de la création plastique en périphérie d’un art contemporain dont les horizons d’attente restent unifiés par le champ de l’art mondialisé. En dialogue constant avec les formes plastiques légitimes et hégémoniques, les pratiques plastiques contemporaines, développées dans des rapports de transformation, citation, subordination ou bien de transgression, impliquaient de faire intervenir le concept de contre culture affectant la conception et les processus de création.

Plusieurs colloques et journées d’études, à l’initiative de ce programme, se sont attachés à construire un appareil théorique et une méthodologie, en privilégiant toutefois une démarche ascendante (« bottom up »). Prenant appui sur la poïétique, si attentive aux processus de création et aux conduites instauratrices d’une œuvre, des analyses ont été menées à la lumière d’approches pluridisciplinaires offertes par les théories critiques issues de l’esthétique, la philosophie de l’art, la sociologie de l’art, la psychologie de l’art, la psychanalyse, les sciences de la communication et de l’information, la ludologie et les approches en game design. Cette approche pluridisciplinaire et transdisciplinaire confrontant démarches, pratiques, dispositifs artistiques et théories critiques a mis au jour des processus dynamiques de déconstruction d’un point de vue théorique et conceptuel, comme d’hybridation, du point de vue de la réalisation concrète d’œuvres. L’attention portée aux porosités des frontières avec les cultures de masse, le kitsch, le divertissement, la mode, le design, les cultures urbaines ainsi que les NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) a permis de mettre en évidence un ethos contemporain de l’illimitation au sein des sociétés postmodernes, désinvesties d’utopies.

Dès 2021, le programme Pratiques plastiques contemporaines et contre cultures au pluriel, envisage d’étudier les nouvelles orientations contre culturelles traversées d’enjeux éthiques, politiques et idéologiques, dont les ambitions diffèrent de celles de la contre culture des années 1960. À la suite des recherches pratiques et théoriques, conduites précédemment, et compte tenu des défis technologiques, environnementaux, sociaux et sociétaux, soulevés par les sciences du vivant et les sciences humaines, le programme projette de s’attacher à étudier, au travers d’œuvres immersives ou non, ainsi que des dispositifs numériques interactifs, les relations de plus en plus complexes et problématiques : d’une part, entre les humains, les non-humains et les machines, et d’autre part, entre les humains et leurs environnements naturels et/ou numériques, dans le contexte idéologique postmoderne qui affecte les œuvres, les institutions artistiques et/ou politiques, sans oublier les industries culturelles. Si l’ambition de ces recherches pratiques et théoriques est d’œuvrer en faveur du bien commun, de la préservation du patrimoine humain et de la biodiversité, ce programme entend contribuer non seulement aux débats de la Cité mais également à favoriser la création de pratiques plastiques contemporaines émancipatrices, sensibles aux actuels enjeux des plus décisifs pour l’avenir.

Trois axes critiques structurent les recherches la période 2021-2025

Axe 1 : Les technocritiques ;

Axe 2 : Le légitime et l’illégitime, les processus de légitimation et délégitimation, le concept de post-légitimité dans le cas des pratiques plastiques contemporaines ;

Axe 3 : La critique de l’idéologie postmoderne et les pratiques plastiques contemporaines.

 

chercheurs impliqués : Valérie Arrault (Arts Plastiques), Patrice Cervellin (Arts Plastiques/ Jeux vidéo), Emmanuelle Jacques (Arts Plastiques/Jeux vidéo) ; Karine Pinel (Arts Plastiques) ; Patrick Marcolini (Esthétique), Thierry Serdane (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Claire Siegel (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Antoine Verdier (Arts Plastiques) ; Éric Villagordo (Sociologie de l’art) ; Frédéric Astruc (Études cinématographiques) ; Marie Bourjea (Lettres modernes) ; Marie-Astrid Charlier (Lettres modernes), Claire Châtelet (Études cinématographiques, nouveaux médias), Claire Cornillon (Littératures comparées, séries TV), Philippe Goudard (Arts du spectacle, cirque) ; Alix de Morant Wallon (Arts du spectacle, danse) ; Sarah Hatchuel (Études cinématographiques, séries TV) ; Florence Thérond (Littératures comparées). 

doctorants impliqués : Florian Cossart (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Myriam Ducoin (Arts Plastiques) ; Nathalie Guimbretière (Arts Plastiques) ; Victoria Goicovich (Arts Plastiques) ; Olivia Levet (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Thierry Lhôte (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Chloé Persillet (Arts Plastiques) ; Nathalie Provenzano (Arts Plastiques/ Jeux vidéo) ; Melissa Rollinger (Arts Plastiques), Olga Sedjerari (Arts Plastiques).

Modalités de fonctionnement et réalisations envisagées

2 séminaires annuels d’une journée, plusieurs formats étant envisageables, sans actes, en guise de préparation à des colloques :

- « Processus de création d’immersion et d’interaction, nouveaux gestes critiques dans les pratiques plastiques contemporaines engagées par des conceptions appuyées sur des théories technocritiques (Jacques Ellul, Lewis Mumford, Hannah Arendt, Günter Anders, Henri Lefebvre, Vincent Cheynet, François Jarrige, etc.) » ;

- « Compte tenu de nouvelles orientations contre culturelles, quels processus de légitimation et de délégitimation ? Le concept de post-légitimité en question. »

- « Discrète, ouvertement revendiquée ou radicale, la critique de l’idéologie postmoderne s’immisce dans les processus de création des pratiques (plastiques) contemporaines et les dispositifs. Quelles sont les nouvelles formes d’action politique et de critique sociale dans le champ des pratiques (plastiques) contemporaines ? Quels enjeux pour l’industrie culturelle, ses institutions et les territoires ? »

  • 1 journée d’étude annuelle (recherche-création) avec actes, invitation d’une ou plusieurs personnalités extérieures (chercheur, artiste, professionnel) avec participation d’enseignants-chercheurs et de doctorants du RIRRA 21 autour d’un des axes cités du programme 2021-2025 ;
  • Organisation de 3 colloques internationaux (actes en ligne) en collaboration avec les partenaires nationaux, internationaux et professionnels du programme.

- 1 A l’ère post-utopique, et devant les défis technologiques, environnementaux, sociaux et sociétaux, quels processus de création peuvent susciter des questionnements visant à transformer le monde ?

- 2 Quelles contre-cultures renouvellent les pratiques plastiques contemporaines et les dispositifs immersifs, à l’ère des NBIC et de la mondialisation ? Quels effets sur l’espace public, le spectateur, le gamer, le lecteur ?

- 3 Quelles nouvelles formes d’action politique et de critique sociale devant la puissance de l’idéologie postmoderne à l’œuvre dans la pratique et la théorie des arts (dispositifs artistiques, véhicules expérientiels, installations in situ, fabrication d’algorithmes, usines à jeux, exposition, discours et médiation, etc.) ?

  • Organisation de workshops annuels (la question de la matérialité ou du processus de transformation).
Dernière mise à jour : 05/02/2021