Francophonies et mondialisation des littératures

Programme « Francophonies et mondialisation des littératures » 2021-2025

Responsable : Maxime Del Fiol

Participants : Lambert Barthélémy, Marie Bourjea, Pénélope Dechaufour, Maxime Del Fiol, Claire Ducournau, Corinne Saminadayar-Perrin, Jean-Christophe Valtat, Éric Villagordo

Le programme « Francophonies et mondialisation des littératures » s’intéresse aux évolutions de l’espace littéraire de langue française dans la mondialisation économique et culturelle et à ses multiples interactions avec les autres espaces linguistiques et littéraires transnationaux d’origine impériale (anglophonie, hispanophonie, lusophonie, russophonie, arabophonie, etc.), ainsi qu’avec les espaces formés par de multiples langues non européennes plus dominées dans la mondialisation littéraire, mais souvent parlées à grande échelle et pouvant donner lieu à une production littéraire conséquente (peul, swahili, créoles, etc.).

 

En ayant en tête les différents modèles proposés ces dernières années pour penser les processus de mondialisation des littératures et la littérature mondiale, il s’agit de comprendre les phénomènes de production, de réception et de circulations transnationales des écrivain·e·s et des textes en français, en s’attachant tout particulièrement au dynamisme des littératures francophones dans des cadres plurilingue et/ou translingue. On étudie en ce sens les disjonctions entre la centralité ancienne de l’édition et des institutions littéraires françaises dans l’espace francophone, et les évolutions progressives, transnationales, voire post-nationales, susceptibles de l’éroder ou de l’atténuer, sous l’effet des migrations et des nouvelles technologies par exemple. On prend tout particulièrement en compte les questions des supports matériels de publication (édition, presse), des genres littéraires, des rapports sociaux de sexe et de race, ainsi que des circulations des textes d’une langue à l’autre à travers leurs traductions. Pour mener cette investigation, le programme cherche au plan scientifique et méthodologique à articuler les approches poétiques des textes avec les apports des sciences sociales, notamment la sociologie de la littérature et l’ethnologie, ainsi qu’avec certains courants de pensée issus de la tradition intellectuelle anglo-américaine comme les cultural studies, les post-colonial studies, les gender studies et les globalization studies.

 

Le programme s’est construit au départ autour des littératures « francophones », entendues comme regroupant d’une part les littératures de langue française non françaises produites au sein d’espaces littéraires plus ou moins autonomes en dehors de la France (littératures des régions/provinces francophones du Québec, de Suisse romande et de Wallonie, ainsi que les littératures des sous-espaces francophones au sein de littératures nationales plurilingues, comme par exemple en Afrique subsaharienne, au Maghreb, au Machrek ou dans l’océan Indien) et les littératures de langue française des espaces français post-coloniaux des Outre-mer (aux Antilles, dans l’océan Pacifique et dans l’océan Indien), et d’autre part les écrivains « venus d’ailleurs », nés à l’étranger, socialisés dans une autre culture, dont la langue maternelle n’est pas le français ou le français de France, mais qui écrivent en français et qui « passent » par la France, pour s’y installer provisoirement ou durablement, qui sont publiés en France, et qui de ce fait s’intègrent aussi dans l’espace littéraire français et qui se situent ainsi dans un entre-deux entre les langues, les cultures et les espaces littéraires. Ces écrivains et ces littératures sont étudiés par Marie Bourjea, Maxime Del Fiol et Claire Ducournau, auxquels se sont joints dans un second temps, après leur arrivée dans le laboratoire, Lambert Barthélémy et Buata Malela, dans une perspective de critique littéraire, d’histoire littéraire et de sociologie de la littérature. Très vite cependant, le programme, tout en conservant son « cœur » littéraire, a évolué par élargissement de son périmètre disciplinaire au-delà de la littérature du livre. Claire Ducournau s’intéresse de près aux productions médiatiques (revues, journaux) d’Afrique subsaharienne francophone :  fondées notamment sur des mobilités et des partenariats avec des collègues situé·es au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Bénin, ses recherches ont été soutenues par l’Institut universitaire de France de 2019 à 2025, via un projet intitulé « Entre journalisme et nomadisme : écrivain·e·s d’Afrique subsaharienne francophone dans l’espace public ». L’arrivée dans le laboratoire de Pénélope Dechaufour a permis d’intégrer le théâtre subsaharien et antillais d’expression française, avec une forte attention portée sur la dimension scénique. La collaboration d’Eric Villagordo a permis quant à elle de faire entrer le genre verbo-iconique de la bande dessinée, notamment belge et africaine et d’expression française, autour de la question de la représentation de l’altérité.

Dernière mise à jour : 18/06/2025