APPEL À COMMUNICATIONS : LE GOÛT, Journée d’étude des jeunes chercheurs en littérature

Télécharger l'appel à communications.

 

« Il y a des livres dont il faut seulement goûter, d'autres qu'il faut dévorer, d'autres enfin, mais en petit nombre, qu'il faut, pour ainsi dire, mâcher et digérer. » (Francis Bacon, Essais de morale et de politique). Le goût investit de toute part la littérature. Cette notion est polysémique. Le goût est associé à la nourriture, au plaisir, à l'appétit, à la saveur et aux sens. Goûter un livre offre au lecteur la possibilité de découvrir des délices qui ne font que lui ouvrir l'appétit littéraire : « Il ne lit pas : il dévore » (Philippe Delerm, Dickens, barbe à papa). 

 

 Le motif du goût traverse l’histoire littéraire, donnant à voir le livre comme un aliment de l’âme, relevé de métaphoriques assaisonnements, dont il faut tirer la « substantifique moëlle ». Du gâteau de mariage d'Emma Bovary à « La Rôtisserie des poètes », jusqu’au motif cardinal et intemporel du banquet, le lecteur se met à table. Entre le festin de Gervaise et celui de Babette, entre les abondantes descriptions de nourriture dans Le Ventre de Paris et À vau-l'eau, les auteurs utilisent le goût pour enrichir leurs fictions. Qui ne serait pas tenté de déguster la madeleine de Proust ? 

 

Dans une perspective normative poétique ainsi que du point de vue de la réception, tel genre respecte le « bon goût » tandis qu’un autre incarne le « mauvais goût ». Le plaisir de la table devient homologue au plaisir de lire. Nous pouvons aussi bien nous placer comme esthète, recherchant le mets rare et fin, ou alors céder à un plaisir gourmand et dévorer tout ce qui passe entre nos mains.

 

La métaphore surplombante du goût littéraire met en lumière une inversion étrange au sein du texte et autour de laquelle nous souhaitons organiser notre réflexion. Si l’objet-livre est consommé, savouré, goûté par le lecteur, si l’acte de lire devient synonyme de celui de manger, qu’advient-il des images littéraires d’une nourriture qui, quant à elle, ne se mange pas ? Il nous semble alors fécond d’interroger ce concept riche. L'objectif de cette journée d’étude est de proposer une approche transversale sur le sujet.  Elle est aussi ouverte à tout projet de recherche en lien avec les représentations et usages du goût au sens littéral et figuré au sein même des œuvres.

 

Sans prétendre à l’exhaustivité, quelques axes de recherches peuvent être suggérés :

 

  • Quels sont les enjeux des représentations du goût ? 
  • Quels espaces investit la nourriture ? Que représente-t-elle au-delà de son rapport métatextuel à la littérature ? 
  • Quels enjeux culturels déterminent le « bon goût » et le « mauvais goût » ?
  • Le bon goût et le mauvais goût imposent-ils des règles de création ?
  • Dans quelle mesure le motif du goût donne-t-il matière à transposer des scènes littéraires vers d’autres médias ?
  • De quelle manière les contextes culturels déterminent les représentations culinaires ?
  • Comment le goût en littérature interfère-t-il avec les problématiques actuelles sur la consommation ?

Calendrier et conditions de soumission : 

La journée d’étude aura lieu le jeudi 23 mars 2023 à l’Université Paul Valéry (site Saint-Charles). Les propositions de communications d’un format de 25 minutes sont attendues sous forme d’un résumé de 500 mots maximum, jusqu’au 15 janvier 2023 et doivent être déposées à l’adresse mail suivante : elisa.comor@etu.univ-montp3.fr. Une réponse sera donnée fin janvier.
Les communications pourront donner lieu à une publication numérique.

 

Comité scientifique :

Comor Elisa, Da Silva Algarin Noëlie, Davillars Xéna-Eve, Freitas Da Costa Rafael, Merlhiot Manolo, Valero Lucia.

Dernière mise à jour : 24/10/2022