Soutenance de thèse

Le Vendredi, 18. novembre 2022 -
9:00 - 13:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Mme Yuki TAGUCHI

Soutiendra vendredi 18 novembre 2022 à 9 h

Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Littératures françaises, comparées spécialité Littérature française

Titre de la thèse : "Copier pour être original" : La mimésis créative chez Jean Cocteau

Composition du jury :

  • M. Guy DUCREY, Professeur, Université de Strasbourg
  • M. Pierre-Marie HÉRON, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directeur de thèse
  • M. Hiroyuki KASAI, Professeur, Université de Keio (Japon)
  • M. Serge LINARES, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Résumé de la thèse

Comme le confirme son manifeste éthico-esthétique de 1918 – « Un artiste original ne peut pas copier. Il n’a donc qu’à copier pour être original » –, Jean Cocteau ne cesse d’explorer le potentiel créatif de l’imitation dans l’ensemble de ses oeuvres. Avant l’arrivée des années 1920, où il « copie » une série de chefs-d’oeuvre tels Antigone, OEdipe-Roi ou le mythe d’Orphée, sa créativité soi-disant mimétique s’exprime d’ores et déjà dans sa dizaine de proses narratives écrites entre 1907 et 1913, et est attestée définitivement dans Le Potomak (1919). Bien qu’elles soient teintées des influences d’auteurs fin-de-siècle comme Wilde, Gautier, D’Annunzio, Jean Lorrain, Barrès, ou Jacques d’Adelswärd-Fersen, les nouvelles de jeunesses de Cocteau tendent à tirer profit de la fonction cathartique de la mimésis, lui permettant d’exprimer son mal-être intime lié à la mort traumatique, son penchant homosexuel, l’angoisse de l’influence des modèles littéraires, ou encore la soif de gloire. L’équivoque problématique de l’imitation servile et de l’imitation novatrice se résout significativement avec la rédaction, entre 1913 et 1914, du Potomak : dans ce roman autobiographique, marquant sa « mue » existentielle, le poète s’approprie ouvertement l’idée nietzschéenne du « devenir-artiste », tout en y tissant des références intertextuelles qu’il emprunte aux textes de divers auteurs (Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé, Rodenbach, Catulle Mendès, Gide, Jarry, etc.) qui avaient orienté la formation de son identité littéraire. L’émancipation du Moi artistique, s’opérant parallèlement avec la mise au point de l’écriture mimétique, confirme le rôle prépondérant de Nietzsche dans l’évolution de la poétique coctalienne de « Copier pour être original », qui s’élabore sans cesse dans une tension entre identification et différenciation.

Dernière mise à jour : 08/11/2022