Mardi 9 novembre 2021
Auditorium du Centre St-Charles 2 (Tram Albert 1er) Université Paul-Valéry Montpellier 3
Projections au Cinéma Diagonal et à l'Université Paul-Valéry les 8 et 9 novembre
Organisée par le laboratoire RiRRa21 (programme « Analyse et Création en Études Cinématographiques et Audiovisuelles »)
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Qu’apprendre des rushes quand on veut comprendre les gestes des cinéastes et la genèse de leurs films ? Quelles analyses mener, quelles créations imaginer, à partir de ces archives du tournage, ouvertes à l’exploration des chercheurs ou déposées en institutions, et que le numérique rend plus accessibles, à l’instar des rushes d’Amos Gitai, Agnès Varda, Robert Kramer, Claude Lanzmann, et d’autres ? Le réalisateur Laurent Roth dévoilera un peu des secrets du processus de création...
Projections
Lundi 8 novembre 2021, 20h, cinéma Diagonal
Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin de Amos Gitai (2015, 2h30) présenté par Laurent Roth, Rime Touil et Marie-Pierre Ulloa
4 novembre 1995. Yitzhak Rabin, premier ministre israélien, homme des accords d’Oslo et Prix Nobel de la paix, est assassiné à Tel Aviv après un long discours pour la réconciliation. Son assassin : un étudiant juif religieux d’extrême droite. Vingt ans après, le cinéaste Amos Gitai revient sur cet événement traumatisant avec un nouvel éclairage. Replaçant l’assassinat dans son contexte politique et sociétal, Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin mêle reconstitutions fictives et images d’archives afin d’offrir un véritable thriller politique.
Mardi 9 novembre 2021, 18h, auditorium St-Charles 2
Amos Gitai, la Violence et l’Histoire de Laurent Roth (INA, 2020, 1h15) présenté par le cinéaste Un studio dans le noir, un grand écran plasma et deux regards : celui d’Amos Gitai et celui de Laurent Roth, en dialogue autour des extraits d’une oeuvre où la fiction et le documentaire sont en confrontation constante. Conçu comme une visite d’atelier, ce film met en oeuvre une réflexion sur les débuts du cinéaste israélien, avec notamment la trilogie de la maison, puis sur l’ensemble des oeuvres évoquant l'assassinat d’Yitzhak Rabin, auquel Gitai a consacré inlassablement films, expositions, performances théâtrales, dénonçant les dérives sectaires de la société israélienne : son geste de mémoire est unique dans l’histoire du cinéma.
Projections dans le cadre du cycle « Art et Images » du CCU, Centre Culturel de l’Université
Mardi 9 nov. 2021, auditorium St-Charles 2 : journée d’études
8h45 Accueil
Modération : Jean-Philippe Trias ; Kees Bakker :
9h00 Introduction, Jean-Philippe Trias (Univ. Paul-Valéry Montpellier 3)
9h15 Marie-Pierre Ulloa (Univ. Stanford) : « Archives fragmentées, archives déposées : les rushes de Plus tard, tu comprendras (Amos Gitai, 2008) »
Marie-Pierre Ulloa, diplômée de Sciences Po Paris et docteure de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, est l’auteure de Francis Jeanson, un intellectuel en dissidence, de la Résistance à la guerre d’Algérie (Stanford University Press, 2008) et Le Nouveau rêve américain, du Maghreb à la Californie (CNRS éditions, 2019). Elle enseigne à Stanford University dans la division des littératures et cultures.
10h Pierre-Antoine Bourquin (Univ. Sorbonne-Nouvelle) : « Dans la sacoche de la glaneuse : les rushes d'Agnès Varda »
Pierre-Antoine Bourquin est doctorant contractuel à la Sorbonne Nouvelle (Ircav), où il travaille à une thèse en études cinématographiques intitulée « Agnès Varda et les ‟vrais gens” : genèse des Glaneurs et la Glaneuse, de Deux ans après et de Visages Villages », sous la direction de François Thomas, avec qui il a précédemment soutenu son mémoire de Master 2, « Une esthétique du coq à l’âne ? Genèse des Plages d’Agnès et d’Agnès de ci de là Varda ».
10h45 Discussion et pause
11h15 Simon Daniellou (Univ. Rennes 2) : « Le cadre et le territoire : ce que révèlent du tournage les chutes de Route One/USA (Robert Kramer, 1989) »
Simon Daniellou est maître de conférences à l’Université Rennes 2. Responsable de l’exploration du fonds films de la société Aaton dans le cadre du programme Beauviatech, il s’intéresse notamment à l’impact de la technique en général (format large, relief, effets spéciaux, performance capture) et des inventions de la firme française en particulier (ergonomie des caméras, synchronisme images/sons, formats de pellicule) sur les choix de découpage au cinéma.
12h00 Dialogue avec Olivier Schwob, ingénieur du son de Route One/USA
12h30 Discussion et pause déjeuner
Modération : Jean-Philippe Trias ; Julie Savelli :
14h00 Rémy Besson (Univ. de Montréal) : « Les archives de Shoah (Claude Lanzmann, 1985) : matériau pour l’histoire et la création »
Rémy Besson a mené une thèse en histoire à l’EHESS portant sur la mise en récit du film Shoah. Celle-ci a été publiée (MkF Éditions, 2017) et a conduit à la réalisation du documentaire de Catherine Hébert, Ziva Postec, la monteuse derrière le film Shoah (2018), dont il est le conseiller historique. Il a été chercheur postdoctoral au CRIalt (2012-2014), puis au LLA-CREATIS (Toulouse II, 2014-2015) et à TECHNÈS (2016-2020). Il enseigne à l’Université de Montréal.
Projection : Dites-lui, Rémy Besson, 2020, 25’
15h15 Rime Touil (Bibliothèque nationale de France) : « Enjeux et défis de la préservation des fonds numériques de cinéma à la BnF à travers l'exemple des archives d'Amos Gitaï »
Rime Touil est conservatrice au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, où elle est chargée de la coordination des projets numériques. Depuis 2018, elle fait partie d'un groupe de travail dédié au traitement du fonds numérique d’Amos Gitaï principalement consacré à son film Le Dernier Jour d'Yitzhak Rabin.
Projection : rushes et documents issus des archives d’Amos Gitai
16h30 Discussion et pause
17h Laurent Roth : « Les rushes du trauma de guerre : des Yeux brûlés à Amos Gitaï, la Violence et l'Histoire »
Laurent Roth est cinéaste, scénariste, acteur, mais aussi critique, dramaturge et poète. Comme réalisateur, il explore des chemins qui croisent autant la mémoire de la grande Histoire, que celle, plus intime et nostalgique, de ses contemporains : famille (que l'on s'invente, que l'on se choisit...), cinéastes proches (en prise eux aussi avec la question de la violence et de l'Histoire...) : démarche qui le conduit souvent à revisiter des images d’archive et parfois des rushes tournés par d’autres.
Discussion
18h Projection : Amos Gitai, la Violence et l’Histoire, Laurent Roth, 2020, 75’
19h15 Conclusion et rush surprise