Appel à communication : « Just take a pinch of psychedelic ». Les esthétiques psychédéliques des XXe et XXIe siècles

Journée d'étude

Mardi 26 septembre 2023

Auditorium, site Saint Charles 2, Université Paul-Valéry Montpellier 3

 

Cette journée d’étude s’intéresse à la généalogie et à la dynamique des esthétiques psychédéliques au cours des XXe et XXIe siècles. Elle ne limite délibérément pas la notion de « psychédélisme » au mouvement contre-culturel des années 1960, mais l’aborde comme l’une des voies majeures empruntées par l’art occidental pour devenir et rester « moderne ». Elle l’envisage ainsi sur une durée relativement longue, dans l’ensemble des productions culturelles (musique populaire ou savante, arts de l’image, fiction littéraire, cinéma, graphisme et typographie, architecture, jeux vidéo, etc), et du point de vue de sa productivité formelle.

            Le projet serait de questionner quelques uns des opérateurs esthétiques ayant permis aux principes d’expansion perceptive et de conscience modifiée (extase, hallucination, rêve, hypnagogie, psychose…), autant dire de multidimensionnalité et d’illimination, de s’articuler aux différents supports, pratiques ou matières de l’art au cours des XXe et XXIe siècles. À titre indicatif, on pourra s’interroger sur les notions d’organicité et de cinétisme, de syncrétisme et d’improvisation, de densité immersive et de distorsion, de saturation, d’ornement, de démultiplication – qualités qui situent indistinctement le psychédélisme du côté des puissances de capture, d’exagération et de débordement sensitif, de ce que l’on peut considérer comme une expérience de « réel augmenté », de « quatrième dimension » ou de « potentialisation de la vie ».

            Plus concrètement, les analyses pourront porter sur les ondulations du Jugendstill comme sur la bande défilée immersive (Phallaina de Marietta Ren, 2016) ; sur les expériences de cinéma étendu qui ponctuent le siècle, comme sur William Burroughs (Les Lettres du Yage, 1963), Henri Michaux (Misérable Miracle, 1956) ou Joao Tordo (Le Domaine du Temps, 2009) ; sur Frantiszek Kupka ou Odilon Redon, Ernst Fuchs ou Philippe Druillet ; sur l’art de la lumière qui se développe dès les années 1910 (Lumia, Thomas Wilfred), sur les films d’Oskar Fishinger ou de Jordan Belson, sur le color field, les dispositifs stroboscopiques (Dream Machine, Brion Gyrin) ; sur les compositions de Terry Riley (Mescalin Mix, 1960-1962) et sur l’art optique de Bridget Riley ; sur les dream houses de La Monte Young, les Ganzfelds de James Turrell, la création digitale ou les œuvres récentes d’Arnaud Maguet — du moment qu’elles s’efforcent de montrer ce que l’idée psychédélique fait aux arts, comment elle s’en saisit et les travaille tout au long du siècle, dans l’espoir répété qu’ils deviennent les instruments d’une entreprise de déconditionnement des formes de vie et d’utopisation sensible du monde.

 

Les propositions de communication, d’un format de 25 minutes, peuvent être adressées à Lambert Barthélémy avant le 28 février 2023, accompagnées d’une petite notice bio-bibliographique. Une réponse sera donnée fin mars. :

lambert.barthelemy@univ-montp3.fr

barthelemy.lambert@orange.fr

Dernière mise à jour : 05/10/2022