Séminaire mensuel « Œuvres et virtualités » 6/6

Séminaire mensuel « Œuvres et virtualités »  6/6 :  La « désynchronisation » du processus de création sonore au cinéma

Avec Simon Gervais (La création sonore/UDEM). 

Vendredi 18 juin 2021 de 16h à 18h
En visioconférence
 
Lien vers la visioconférence et  vers les extraits qui seront diffusés lors de la communication : ici 

Co-organisé par le Programme ACÉCA du Rirra 21 / UPVM, le programme « Sites de l’image » / LESA/AMU, le Laboratoire La création sonore / UdeM). 
 

La « désynchronisation » du processus de création sonore au cinéma

Bien que chaque praticien reste « synchronisé » avec la juridiction de sa pratique, les preneurs de son, les monteurs sonores et les mixeurs s’approprient, bricolent et détournent leurs outils au point d’instaurer une « désynchronisation » du processus de création sonore, c’est-à-dire que dorénavant la finalité d’une pratique sonore de cinéma réside en partie en dehors d’elle-même : on continue à faire de la prise de son en montage ; on fait déjà du mixage au montage ; on fait encore du montage en mixage. De même, l’avènement d’outils informatiques récents, doublé d’une appropriation détournée de ces mêmes outils, a particulièrement mis en relief cette posture virtualisante inséparable d’un certain décloisonnement des pratiques de la création sonore. 
Pour illustrer cette désynchronisation, on tournera notre attention vers 2 cas exemplaires de croisement des pratiques de la création sonore. En premier lieu, on fera le chemin virtuel de la prise de son au montage son (et vice versa) : il sera plus précisément question de la suite d’outils de nettoyage et de réparation Izotope RX et de sa conséquence sur ce moment de croisement que j’appellerais la prise de son in-finie. Dans un deuxième temps, on circulera entre montage sonore et mixage avec le logiciel d’édition sonore numérique Pro Tools (de la compagnie Avid) et un petit corpus de plugiciels. On oscillera alors entre par-achèvement et in-achèvement.
L’analyse de ces cas exemplaires me permettra de démontrer que la nécessaire détermination technique des outils n’exclut pas qu’ils comprennent une réserve de possibilités, et que cette réserve devient effective ou efficace sur les plans poïétique et poétique notamment lorsque les protocoles de travail sont réécrits ou lorsque la séparation exclusive des fonctions du preneur de son, du monteur et du mixeur est remplacée par un enveloppement mutuel de ces fonctions.

 

Invité

Simon Gervais (La création sonore/UDEM)

Répondant

Jean-Philippe Trias (RIRRA2&/UPVM)

Animateur

Jean-Michel Durafour (LESA/AMU)

 

L’orateur

Simon Gervais est concepteur sonore de cinéma et a collaboré aux films de Sophie Goyette, François Delisle, Anne Émond, Catherine Martin, Khoa Lê et plusieurs autres. Sa démarche sonore cherche à créer et partager l’écoute qui nait de la rencontre des personnages d’un récit, de la charge d’une image et de la sensibilité du cinéaste. C’est pourquoi il poursuit aussi des études doctorales à l’Université de Montréal qui questionnent la part de l’écoute dans le montage sonore au cinéma. Il est également membre du laboratoire La Création sonore (dirigé par Serge Cardinalet Frédéric Dallaire) et chargé de cours sur le son au cinéma au département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal.

Dernière mise à jour : 11/06/2021