APPEL A COMMUNICATION : THE GOOD PLACE. EVERYTHING IS FINE!

The Good Place: Welcome, everything is fine !

Date de tombée (deadline) : 18 Décembre 2023

 

 

Journée d’études en ligne

Le 14 juin 2024

 

Journée d’études en ligne organisée par

Justine Breton (Université de Reims Champagne-Ardenne, CRIMEL), Claire Cornillon (Université de Nîmes, RIRRA 21)

et Florent Favard (Université de Lorraine, Crem).

 

Comédie de format court qui puise dans le comique de situation sans être une sitcom, série de fantasy qui détourne les codes de la science-fiction pour poser un certain nombre de questions philosophiques et éthiques, The Good Place constitue une proposition originale au sein du panorama des productions sérielles télévisuelles. Avec ses quatre saisons, diffusées sur NBC de 2016 à 2020, la série s’inscrit pourtant, à première vue, dans une tradition de comédies optimistes, notamment liées au monde du travail et à la gestion du quotidien : elle est créée par Michael Schur, l’un des scénaristes de la version états-unienne de The Office (2005-2013) et cocréateur de Parks and Recreation (2009-2015) et de Brooklyn Nine-Nine (2013-2021). Elle partage d’ailleurs avec ces programmes un ton, une narration construite sur la dynamique de groupe et un comique de caractère.

Pourtant, The Good Place se démarque des succès précédents par un déplacement dans un cadre de fantasy, où les protagonistes apprennent leur mort dès le premier épisode, et côtoient sans cesse des êtres divins, des démons et des bases de données anthropomorphes (autrement appelés Janet), bons ou mauvais, qui ne sont ni des anges ni des robots – mais en partagent certaines caractéristiques. L’ancrage dans un cadre de vie après la mort détourne nécessairement les problématiques du quotidien, en évinçant notamment les questions de temps linéaire ; les personnages et les décors sont « rebootés » à plusieurs reprises dans une dynamique rappelant notamment la série Eureka (2006-2012), et remettant en question leur identité ainsi que leur mémoire des événements passés. De ce fait, les problématiques socio-politiques plus attendues sont ici remplacées par une réflexion éthique qui forme le leitmotiv de la série : qu’est-ce qu’être une bonne personne, et comment appliquer cela au quotidien ? Sous couvert de légèreté comique, The Good Place aborde en effet des questionnements et même des enseignements philosophiques, incarnés en premier lieu par le personnage de Chidi Anagonye, professeur de philosophie, mais également exemplifiés à divers niveaux par l’ensemble des protagonistes dans un itinéraire que l’on peut qualifier d’initiatique. Le contexte de la vie après la mort trouve ainsi une résonance concrète avec le quotidien du spectateur, en l’interrogeant sur ses propres actions et leur impact, positif ou négatif, sur le monde.

The Good Place démontre, s’il était nécessaire, que les thématiques dites sérieuses ne sont pas l’apanage des programmes dramatiques, que le format comique a toute latitude pour interroger des enjeux tragiques, et qu’une série grand public peut même transposer de façon ludique un enseignement universitaire approfondi – en l’occurrence, en décrivant et en illustrant de grands courants fondateurs de la pensée et de l’éthique classiques comme contemporaines. Plus encore, le concept même de The Good Place repose sur un usage spécifique des possibilités du récit sériel audiovisuel pour faire émerger les problématiques éthiques. Au gré d’épisodes généralement consacrés à une leçon d’éthique, la série opère par remises à zéro partielles et régulières au fil des saisons pour proposer un traitement des personnages qui se nourrit à la fois des parties (les différentes incarnations des protagonistes) et du tout (notre mémoire de l’intégralité des « versions » des personnages), aidée en cela par des motifs récurrents et un riche travail sur la matérialisation des concepts les plus abstraits. Tous ces outils permettent d’élaborer un récit sophistiqué dont l’enjeu est tout autant celui du sens que celui-ci de la narration elle-même.

Cette journée d’études a pour but d’étudier les différentes facettes de cette série qui, malgré seulement 52 épisodes de format court et un bref temps de diffusion, repose sur une impressionnante richesse narrative, thématique, médiatique et philosophique. Les propositions pourront porter sur les sujets suivants, sans s’y limiter :

- la représentation du Bien et du Mal, la représentation de la vie après la mort ;

- la représentation du quotidien (personnel et professionnel) dans un environnement de fantasy ;

- l’enseignement de la philosophie, de la morale et de l’éthique ;

- le comique de caractère et son évolution ;

- le format de comédie et sa relation à la sitcom ;

- l’association de codes états-uniens à une interprétation universelle ;

- la construction du récit et les questions de sérialité ;

- la question de la mémoire (du public, des personnages) ;

- l’esthétique de The Good Place.

Les propositions de communication, d’une longueur d’environ 2500 signes, sont attendues pour le 18 décembre 2023, et sont à envoyer conjointement aux organisateurs aux adresses suivantes : justine.breton@univ-reims.fr ; claire.cornillon@unimes.fr et favard.florent@gmail.com.

Comité scientifique :

Justine Breton, Université de Reims Champagne-Ardenne

Pablo Cabeza-Macuso, Université Paul Valéry-Montpellier 3

Hugo Clémot, Université Gustave Eiffel

Claire Cornillon, Université de Nîmes

Florent Favard, Université de Lorraine

Sarah Hatchuel, Université Paul Valéry-Montpellier 3

Shannon Wells-Lassagne, Université de Bourgogne.

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Bibliographie indicative

Bartsch Anne, « Emotional Gratification in Entertainment Experience. Why Viewers of Movies and Television Series Find it Rewarding to Experience Emotions », Media Psychology, vol.15, n° 3, p. 267-302, DOI : 10.1080/15213269.2012.693811.

Claessens Nathalie et Dhoest Alexander, « Comedy Taste : Highbrow/Lowbrow Comedy and Cultural Capital », Participations, vol. 7, n° 1, mai 2010, p. 49-72.

Clémot Hugo, Serial Philosophie : Le paradoxe des séries TV, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2022.

Engels Kimberly S. (dir.), The Good Place and Philosophy, Hoboken, John Wiley and Sons, 2021.

Giannini, Erin, The Good Place, Detroit, Wayne State University Press, 2022.

Mills Brett, « Comedy verite : contemporary sitcom form », Screen, vol. 45, n° 1, 2004, p. 63-78.

Neale Stephen et Krutnik Frank, Popular Film and Television Comedy, Londres/New-York, Routledge, 1990.

Russel James M., The Forking Trolley, An Ethical Journey to The Good Place, Londres, Palazzo, 2019.

Sinnerbrink, Robert, Cinematic Ethics: Exploring Ethical Experience through Film, London, Routledge, 2016.

Zipes Jack, « Why Fantasy Matters Too Much », The Journal of Aesthetic Education, vol. 43, n° 2, 2009, p. 77-91, https://www.jstor.org/stable/40263786

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English Version

The Good Place: Welcome, everything is fine!

Online Conference

June 14, 2024

Online conference organized by

Justine Breton (Université de Reims Champagne-Ardenne, CRIMEL), Claire Cornillon (Université de Nîmes, RIRRA 21)

and Florent Favard (Université de Lorraine, Crem).

As a short-form comedy that draws on situational humor without being a sitcom, a fantasy series that hijacks the codes of science fiction to raise a number of philosophical and ethical questions, The Good Place is an original item within the panorama of television serial productions. With its four seasons, broadcast on NBC from 2016 to 2020, the series is nevertheless, at first glance, part of a tradition of optimistic comedies, linked to workplaces and the management of everyday life: it was created by Michael Schur, one of the writers of the American version of The Office (2005-2013) and co-creator of Parks and Recreation (2009-2015) and Brooklyn Nine-Nine (2013-2021). It shares with these programs a tone and a narrative built on group dynamics and character-driven comedy.

Yet The Good Place sets itself apart from previous successes by moving into a fantasy setting, where the protagonists learn of their death from the very first episode, and constantly rub shoulders with divine beings, demons and anthropomorphic databases (AKA Janets), good or evil, who are neither angels nor robots – but share some of their characteristics. Anchored in an afterlife setting, the series necessarily shifts the focus away from everyday issues, and in particular away from questions of linear time; characters and settings are repeatedly "rebooted" in a dynamic reminiscent of Eureka (2006-2012), questioning their identity as well as their memory of past events. As a result, the more expected socio-political issues are replaced here by an ethical reflection that forms the leitmotiv of the series: what does it mean to be a good person, and how do we apply this to everyday life? Under the guise of light comedy, The Good Place addresses philosophical questions and even teachings, embodied primarily by the character of Chidi Anagonye, a philosophy professor, but also exemplified at various levels by all the protagonists in a journey that could be described as initiatory. The context of life after death thus finds a concrete resonance with the viewer's everyday life, prompting them to wonder about their own actions and the world around them.

The Good Place demonstrates, if proof were needed, that so-called serious themes are not the prerogative of dramatic programs, that the comedic format has plenty of scope for interrogating tragic issues, and that a mass-market series can even transpose in-depth university teaching in a playful way – in this case, by describing and illustrating the great founding currents of both classical and contemporary philosophy and ethics. Furthermore, the very concept of The Good Place is based on a specific use of the possibilities of audiovisual serial storytelling to bring ethical issues to the fore. With episodes generally devoted to a lesson in ethics, the series operates by regularly resetting partial elements over the course of the seasons to develop composite characters that feed on both the parts (the different incarnations of the protagonists) and the whole (our memory of all the "versions" of the characters), aided in this by recurring motifs and materializing the most abstract concepts. The result is a sophisticated narrative that is as much about meaning as it is about storytelling.

The aim of this online conference is to examine the various facets of this series which, despite only 52 short-format episodes and a short broadcasting period, relies on an impressive narrative, thematic, media and philosophical richness. Proposals may address, but are not limited to, the following topics:

- The representation of Good and Evil, the representation of life after death ;

- The representation of everyday life (personal and professional) in a fantasy environment;

- The teaching of philosophy, morality and ethics;

- Character comedy and its evolution;

- The comedy format and its relationship to the sitcom;

- The association of American codes with a universal interpretation;

- Narrative construction and questions of seriality;

- Memory (of the audience, of the characters);

- The aesthetics of The Good Place.

Proposals, approximately 2,500 characters in length (approx. 300-400 words), are due by December 18th, 2023, and should be sent jointly to the organizers at the following addresses: justine.breton@univ-reims.fr; claire.cornillon@unimes.fr and favard.florent@gmail.com.

Scientific committee

Justine Breton, Université de Reims Champagne-Ardenne

Pablo Cabeza-Macuso, Université Paul Valéry-Montpellier 3

Hugo Clémot, Université Gustave Eiffel

Claire Cornillon, Université de Nîmes

Florent Favard, Université de Lorraine

Sarah Hatchuel, Université Paul Valéry-Montpellier 3

Shannon Wells-Lassagne, Université de Bourgogne.

Responsable :
Justine Breton, Claire Cornillon et Florent Favard

Url de référence :
https://networktv.hypotheses.org/207

Adresse :
En ligne

Dernière mise à jour : 30/11/2023