M. Sébastien MARCHAND
Soutiendra samedi 4 octobre 2025 à 9 h 30
Salle Auditorium à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, Site Saint-Charles 2
une thèse de DOCTORAT
Discipline : Histoire spécialité Histoire ancienne
Titre de la thèse : Persée, roi de Macédoine. Une anti-biographie
Composition du jury :
- Mme Nathalie BARRANDON, Professeure, Université de Reims Champagne-Ardenne
- M. Christophe CHANDEZON, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry
- Mme Madalina-Claudia DANA, Professeure, Université Jean Moulin Lyon 3
- M. Paschalis PASCHIDIS, Directeur de recherche, Fondation nationale de la recherche scientifique, Athènes (Grèce)
- M. Éric PERRIN-SAMINADAYAR, Professeur, Université de Montpellier Paul-Valéry, directeur de thèse
- Mme Anne-Emmanuelle VEÏSSE, Professeure, Université Gustave Eiffel
Résumé de la thèse :
Défait par les Romains, mort en captivité à Rome, Persée (212/179-168 av. J.-C.), le dernier des Antigonides, incarne depuis Polybe l’image du vaincu : son règne et sa fin tragique sont lus par l’historiographie et les sources littéraires comme la fin d’un monde, celui des monarchies hellénistiques appelées à laisser la place au nouvel ordre romain. Elles l’ont en conséquence décrit comme un souverain fin de race, indigne de l’héritage d’Alexandre et responsable de sa destruction.
La critique moderne a depuis longtemps identifié, de façon ponctuelle, certaines des limites et défauts d’objectivité de la tradition antique vis-à-vis du dernier roi de Macédoine. Cette thèse entend mener l’analyse de façon exhaustive, pour comprendre comment cette tradition s’est construite et mettre en évidence ses biais et les lieux communs autour desquels elle a construit la figure de Persée. En constituant un corpus des sources épigraphiques – nettement augmentées depuis la dernière monographie de P. Meloni (1953) grâce aux progrès des fouilles –, en tenant compte des acquis récents de la numismatique et, plus marginalement, de l’archéologie, et en s’interrogeant sur les limites de l’écriture biographique, l’objectif est d’établir une synthèse détaillée et problématisée de la figure du roi et de son règne et de déterminer dans quelle mesure il est possible, lorsque l’on s’affranchit des postures téléologiques et du déterminisme rétrospectif imposé par la tradition polybienne, d’approcher un Persée historique. L’étude considère aussi la postérité de Persée dans l’iconographie et dans la littérature, de l’époque médiévale à l’époque contemporaine, et les récentes instrumentalisations nationalistes de la mémoire du dernier Antigonide.
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Defeated by the Romans, died in captivity in Rome, Perseus (212/179-168 BC), the last of the Antigonids, has embodied the image of the vanquished since Polybius: his reign and his tragic end are read by historiography and literary sources as the end of a world, that of the Hellenistic monarchies called upon to give way to the new Roman order. They consequently described him as a decadent ruler, unworthy of Alexander’s legacy and responsible for its destruction.
Modern criticism has long identified, occasionally, some of the limitations and flaws in the objectivity of the ancient tradition regarding the last king of Macedonia. This thesis aims to conduct a comprehensive analysis to understand how this tradition was constructed and to highlight its biases and the commonplaces around which it constructed the figure of Perseus. By constituting a corpus of epigraphic sources – significantly increased since the last monograph by P. Meloni (1953) thanks to progress in excavations –, by taking into account recent achievements in numismatics and, more marginally, in archaeology, and by questioning the limits of biographical writing, the objective is to establish a detailed and problematized synthesis of the figure of the king and his reign and to determine to what extent it is possible, when one frees oneself from the teleological postures and retrospective determinism imposed by the Polybian tradition, to approach a historical Perseus. The study also considers the posterity of Perseus in iconography and literature, from the medieval to the contemporary period, and the recent nationalist instrumentalizations of the memory of the last Antigonid.
